D’abord, il y a cette phrase griffonnée dans un carnet quelques mois après la rupture : c’est dur de mettre son cœur dans une valise. Puis une photo, jamais retrouvée : une chambre, avec un bureau, une petite fenêtre sur la droite, une porte en face, un lit, et assis sur le lit, un homme, la tête penchée en avant pour cacher ses larmes. Une photo comme un réflexe, comme une preuve, un indice. Pour se raccrocher à quelque chose. Une archive peut-être - dossier classé ? Car c’est de cela dont il est finalement question : la rupture est-elle un moment condensé dans le temps, un point bien repérable sur une ligne ? Ou bien est-ce un processus, un événement qui se déploie dans le temps, comme une déflagration ? Quand advient-elle ? Lorsqu’on prend la décision ? Lorsqu’on se sépare physiquement ? Ou bien des mois, des années plus tard, quand on laisse partir l’autre, vraiment, quand on décide d’ouvrir la valise ? Finalement, advient-elle jamais vraiment ?

Cette performance est en quelque sorte le dernier acte de cette rupture. Oui, c’est bien cela je crois, un point final, the last show, dans lequel je choisis d’embarquer les spectateurs, pour ne pas être seule. Ils y croiseront des ballons en forme de cœur, un ninja du love, une course effrénée pour tenter de rattraper quelque chose de perdu, une valise, un cardiogramme et Whitney Houston.